Ruth KOHN

Rester en chemin et à l'écoute...

Dear Ruth, words are few to describe infinity, infinity that you are. Thank You, thank you for being there, in my life, with your light, your love, your words and silence. When I think of you, plénitude is the feeling which is coming first, a joyfull plénitude, also a very sharp mind to understand, to understand the world around, and a great power of a standing woman. Merci de ton passage dans ma vie. Et beau voyage de retour au delà de la Lumière

Bonjour chère âme puissante de Ruth
C’est aujourd’hui que se rassemblent ceux qui t’aiment.
Je m’unis à cette énergie de soutien par l’esprit.
Bien à toi

À Ruth, comme à la maison dérobée de Changy

Lors de nombreux étés, nous sommes arrivés à Changy, on pourrait dire, comme on arrive chez nous. Tout dans l’esprit de cette maison nous semblait familier. Dans la fente du miroir on amorce à s’oublier enfin pour voir le reflet de la lumière faire fenêtre ; ici ou là, une sorte de beauté donne à penser l’épaisseur du temps ; la table-tronc à trois branches impose des jeux d’équilibre ; la découpe d’une aurore glisse sous une porte volontairement trop courte ; les fils qui relient des lampes flottantes donnent l’heure à chaque passage du lérot ; le tuyau d’arrosage sort comme un bec verseur de la grange-atelier pour donner le plaisir d’une douche de jardin les jours sans pluie.

Au commencement, en 1998, Thierry (Kerserho) recherche un lieu pour lancer des Quartiers d’été. L’ami Pierre (Magnier) dit qu’il en connait un et qu’il peut demander voir… L’histoire avec cette maison commence ainsi, et elle sera longue. Car après ces Quartiers d’été, toutes nos aventures en cours dans le sursis de nos pensées au repos ou dans le fourmillement d’autres bourgeonnantes ont traversé ces lieux. Nous y sommes retournés jusqu’en 2013.

Là bas encore, nous avons rencontré d’autres amoureux du lieu, parfois de passage ou en escales déployées, souvent Catherine (Le Gallou) et Thierry (Dubreuil). Nous gardons le goût mémorable de ces soirées arrosées de rires et de complicités en tous genres sur nos décodages divers de ce qui faisait alors, pour chacun, actualité.

Et puis, la campagne avait parfois d’une année sur l’autre, ici où là, absorbé le jardin. Et dans les défrichages successifs nous avons découvert, au milieu de belles ronces, des trésors dont un églantier sauvage ou un jeune cognassier. A peine aperçu le lièvre détalait dans les prés voisins, avec puis sans vaches, les libellules oranges sortaient parfois du périmètre de la mare aux roseaux, « le petit ange de la nuit » ou le « porteur de plumes » (ptérophore blanc) annonçait l’heure bleue, les araignées sauteuses choisissaient la même chambre que les hirondelles au printemps, sous la nuit chantante de la chouette, à défaut de sanglier, notre lampe de poche faisait étonnamment apparaitre un hérisson pas très discret.
Malgré le récit émouvant des voisins, Françoise (Pillet) et Thierry (Augé), nous n’avons jamais connu Changy à l’automne, sous le vol du regroupement migratoire des grues…

Nous étions « jeunes et beaux », audacieux mais sans le sous et sans lieu de retrait. Ruth, en nous offrant ces parties de campagne estivales, a permis des champs de rencontres, des aires d’ailleurs, des poussées de possibles, et des vagues de délassement. Nous lui faisions parvenir en retour notre relation de séjour.

Et ce n’est qu’après, bien après cette hospitalité spontanée, accordée dans une largesse confiante et quasi aveugle, que nous avons rencontré Ruth, lors de l’organisation par elle d’un petit chantier commun pour la maison. Entre le plat de résistance, la mûre fraîche et le pinceau de plafond, nous avons pu entr’apercevoir l’univers de Vincennes, celui de l’école indienne, et apprécier sa belle tenue de rigueur.

C’est finalement sans savoir grand-chose de son histoire que nous saluons chez Ruth cette inoubliable hospitalité, qui nous a tant et encore accompagnés. Moments étincelants, appuis souverains. Ruth, en nous ouvrant cette maison, nous a donné ce que d’aucuns cherchent longtemps : la clef des champs.

« Par les soirs bleus d’été », et par les autres,
que nos pensées émues et reconnaissantes vous accompagnent tous,

Marie-Liesse Clavreul et Thierry Kerserho


P.-S. : Si c’est possible, nous aimerions bien être informés de la cérémonie de plantation de l’arbre…

Ruth délicatesse
Nous nous sommes croisées un peu ces dernières années, tu nous as ouvert les portes de ton magnifique appartement a Paris quand Zoé était étudiante
Ta façon d'être au monde a ouvert une page de mon livre de vie sur l'attention, l'observation et la transmission .
Je te souhaite un beau passage, je reste en gratitude de ces petits moments partagés

A Lara, Claudia et Daniel:
J'essaie d'évoquer Ruth et ce que je ressens avant tout c'est une grande interrogation: qui était-elle, au juste ?
Je ne cherche pas à répondre, j'essaie de ressentir...
Elle n'est plus et pourtant elle EST plus que jamais, dans son corps de lumière: c'est bien d'une naissance dont il s'agit, comme vous l'avez vécu, vous ses trois enfants qui avez eu le bonheur d'être auprès d'elle lors de ses derniers instants.

J'essaie d'évoquer mon amie Ruth et me viennent quelques repères.
Nous nous sommes connues il y a de nombreuses années et nous avons partagé des moments de recherche et d'amitié à Paris comme parfois à Gordes, notamment autour de traductions.
Elle avait une grande curiosité intellectuelle et un grand coeur.
Elle cherchait toujours à comprendre les autres sans les juger, avec un véritable intérêt et une grande sensibilité.
Elle était dépourvue d'orgueil.
Elle me parlait souvent de vous, Lara, Claudia et Daniel, et je sentais combien vous lui étiez chers.
Après son installation à Cadenet nous nous sommes peu revues mais au fond de nos coeurs le lien était là.

Adieu Ruth, que ton retour à la Source de toute chose soit béni d'En Haut.
Kantara

Chers Claudia, Daniel, Lara,
Je reprenais contact avec Daniel , me demandant comment allait la famille, et j apprends avec tristesse le décès de Ruth. Comme l évocation de son prénom, des vôtres, me ramène à notre jeunesse ! A rue Herbillon, l auberge espagnole avant l heure ! Il me reste la douceur de Ruth et mon affection pour vous.
Isabelle

Je viens de voir que le texte n’est pas exact car il manque Claudia au moment où je parle de trait d’union entre moi et le monde.
Quelle ironie ! Claudia, toi qui m’a guidé vers cette ouverture à ta famille

Chers Claudia,Daniel,Lara,Bernard,
Voici toute ma reconnaissance pour me donner la possibilité de vous dire mon amour pour chacun de vous qui m’avez prodigué l’accueil et l’appui dont j’avais besoin pour être sur le chemin de la vie.
Je me souviens de mon arrivée dans la maison de Saint-Mandé ; ce jour là, c’est Ruth qui a ouvert le portail ; il y avait Tamia à ses côtés .
Le rayonnement de son être tellement ouvert et disponible à autrui m’a apaisé
Quand elle riait ça me donnait de la force j’adorais le timbre de sa voix et la profondeur de ses propos ;
Il y a eu plein de soirs où après le repas elle m’offrait sa présence , on échangeait des points de vue en buvant du thé fumant avec des matsotts à l’orange .
J’aimais ses gestes quand elle roulait ses cigarettes dans du papier bleu-mauve.
A cette époque, j’avais du mal à regarder les gens dans les yeux , en y repensant je crois que Ruth m’a enlevé cette peur du regard : elle m’a proposé d’ouvrir les yeux -sans un mot - en distillant des gouttes de confiance.
Ruth, Bernard, Lara et Daniel ont été comme un trait d’union entre moi et le monde .
Un jour, Ruth m’a offert son livre « repères pour l’observation » en dédicace elle a écrit : en souvenir de nos promenades d’idées.
Aujourd’hui , je me promène toujours dans ce souvenir.
Demain je ne pourrai pas être à Manosque mais comme je le fais depuis longtemps, je ferai résonner le meilleur de moi-même pour toi , Ruth.
A vous, Claudia,Daniel,Lara,Bernard -si vous le permettez- all my love.

Nos mamans nous apprennent...jusqu à leur retour au ciel, La patience, l'Amour, la Compassion, et le .. rester en Paix . Je porte un collier que Ruth n avait offert un jour d Été après un soin, ou elle s était relevée les jours roses et pleine d Amour et Douceur dans les yeux ... Elle m avait remercié pour ce voyage vers elle et m avait offert un collier en disant , il te plaît? Il y ira mieux qu à moi. Ruth qd elle ouvrait son coeur, elle savait être très Tendresse. Merci d ' avoir été sur mon chemin, j ai aussi beaucoup appris avec toi.. Merci Ruth , je te vois sourire.